Le clitoris existe depuis la nuit des temps. Pourtant, dans l’histoire de l’anatomie sexuelle, cet organe du plaisir féminin à longtemps été ignoré par la recherche médicale, rabaissé et incompris. Bien que la parole se délie aujourd’hui doucement, il reste encore du chemin pour que ce fantastique organe féminin ne soit plus marqué du sceau du tabou.
Le clitoris n’a pourtant pas toujours été un sujet tabou. Pendant l’Antiquité (-300), Hippocrate l’avait bien identifié (sans pour autant le nommer ou le représenter) comme le centre de plaisir pour les femmes. Et à cette époque, on pensait qu’une femme ne pouvait pas tomber enceinte si elle n’avait pas de plaisir pendant la relation sexuelle. Du coup, on stimulait le clitoris à fond ! Cette pensée qui va s’étendre à tout le Moyen-Âge va malheureusement être délaissée et oubliée.
La découverte officielle du clitoris remonte à 1559
Il n’y a officiellement aucune trace du clitoris avant le XVIème siècle. Ce n’est qu’en 1559 qu’un professeur italien dénommé Mateo Realdo Colombo, en s’intéressant de près à l’anatomie et au sexe féminin, découvre presque par hasard le clitoris. Après quelques recherches et expériences, il en conclut que « le clitoris est par excellence le siège du plaisir de la femme » et le qualifie d’organe « utile et joli ».
17ème siècle : le clitoris, un facteur de fertilité
Au XVIIème siècle, il existe désormais des dessins anatomiques qui mentionnent l’existence du clitoris. Les médecins le comparent volontiers au pénis masculin. A cette époque, la masturbation clitoridienne est mise en avant et encouragée car, comme c’était le cas pendant l’Antiquité, on pense de nouveau que la femme doit avoir du plaisir pour pouvoir tomber enceinte. On présente même l’orgasme simultané comme indispensable à la procréation. Sympa, non ?
Les Lumières obscurcissent l’avenir du clitoris
C’est au 18ème siècle, avec le développement de la philosophie des Lumières que le clitoris va connaître ses derniers moments de gloire. On associe désormais la masturbation aux pires maux de l’humanité (maladie, fatigue, baisse de la vue, voix rauque etc.) et on interdit toute pratique du plaisir solitaire. L’idée derrière de l’instauration de telles croyances était de pousser à la procréation. Car on associait la masturbation à une forme de contraception.
19ème siècle : la masturbation en couple (ou chez le docteur)
Alors que le plaisir solitaire est toujours interdit, on recommande cependant aux maris de caresser leur femme pour les satisfaire en plus de la pénétration. Il ne s’agit évidemment pas d’un acte charitable mais toujours cette croyance qui traîne depuis l’Antiquité qu’une femme qui a du plaisir est plus fertile. Et cela évite également qu’elles aient des pensées mal placées. On ne voudrait pas quand même qu’elles commencent à fantasmer sur le jardinier…
Pour les femmes célibataires (ou veuves) qui n’avaient pas de conjoints pour les satisfaire, elles pouvaient prendre rendez-vous chez leur médecin afin de recevoir un “orgasme médicalement assisté”. Il s’agissait d’une méthode permettant de libérer les femmes “hystériques” de leurs tensions… une maladie mentale imaginaire qui permettait aussi de remplir les poches des médecins puisque cela représentait jusqu’à 30% de leur chiffre d’affaires.
20ème siècle : le clitoris disparaît du dictionnaire
Dès la fin du XIXème siècle, il devient clair que le clitoris n’a en fait aucune fonction reproductive. On le considère alors comme inutile. A tel point que vers 1930, le mot clitoris n’existe même plus dans les dictionnaires… Et l’obscurantisme clitoridien continu pour être à son apogée dans les années 60. C’est seulement au milieu des années 60, avec la révolution sexuelle que les femmes redécouvrent leur corps et cet organe de plaisir. Mais sans pour autant en parler librement.
Le clitoris de nos jours
Ce n’est qu’en 1998, grâce au travail de l’urologue australienne Helen O’Connell, qu’on voit apparaître pour la première fois un dessin détaillé représentant le clitoris dans son intégralité.
En 2010, une étude auprès d’adolescents français révèle que seulement 50% des 13/14 ans connaissent l’existence du clitoris et à peine 16% connaissent sa fonction érogène. A la même période, les recherches sur Google remontent 5 fois moins de résultats pour la requête “clitoris” que pour le mot “pénis”. Et il aura fallu attendre 2017 pour que le clitoris fasse sa première apparition dans les manuels scolaires de SVT en France…
Depuis ces dernières années, la parole se libère de plus en plus et on voit émerger des comptes instagram dédiés à cet organe féminin du plaisir tels que le gang du clito ou encore helloclito.
Les informations mises en avant dans cet article proviennent du livre « La fabuleuse histoire du clitoris » de Jean-Claude Piquard.
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